projet personnel
Ces quelques mots n'avaient pas pour vocation d'être écrits pour être lus
C'était avant tout une façon de sortir hors de moi tous ces paradoxes de la maternité.
Je savais aussi qu'ils serviraient mes souvenirs un jour, et parce que je n'aurai pas tous les ans l'occasion de passer tout mon été seule avec eux, simplement ça, valait la peine qu'ils soient posés quelque part.
Il est 14h50, le dernier jour dans l'école qu'ils ont toujours connue touche à sa fin. Je n'ai toujours pas commencé la vaisselle du petit-déjeuner et il reste des miettes sur la table.
Je voulais que la maison soit en ordre pour aborder les vacances plus sereinement, mais la cloche va bientôt sonner et je termine la liste des idées d'activités à faire avec eux la semaine prochaine.
à défaut d'être organisée, je suis pleine de bonnes intentions
Je suis en voiture depuis 5 minutes ...
Et j'entends déjà sur les sièges arrière des cris, des disputes, des mines râleuses.
Alexandre veut écouter aldebert, aurèle veut jacques brel, et calixte, fidèle à son exubérance veut bjork. - Hayden, lui, s'en fiche, il aime les trois, comme quoi il ne faut pas désespérer, tout arrive -.
il va falloir trancher, faire plaisir à tous, chacun à leur tour, signifie aussi qu'il va falloir endurer leur frustration quand ce n'est pas leurs quatre minutes à eux.
Mais j'ai promis à Juillet de contenir mon exaspération, de jouer les modérateurs avec un contrôle absolu, et de voir la vue d'ensemble avec une positivité sans faille.
Et puis la vie est belle en fait, mes enfants ont de bons goûts musicaux
Quelque part, entre plaisirs et frustrations, moments légers et échecs, sérénité et anxiété
Je me retrouve tantôt avec l'envie d'envoyer valser les obligations et de simplement profiter et jouer avec eux, et tantôt à me sentir rattrapée par ces mêmes obligations - de maison rangée, de travail accompli, de séances à jour. Et d'un coup, mes enfants m'apparaissent alors comme des trouble-fêtes, prêts à tout pour me faire échouer, ne pas me laisser une minute à moi, et me fatiguer jusqu'à la dernière goutte.
Je viens de passer 27 jours, avec l'impression d'être seule avec ce sentiment complexe de maternité
alors j'assimile mes efforts à une marche arrière.
Je ne suis ni une bonne maman, ni une bonne entrepreneure, ni une bonne fée du logis. Et je ne suis même pas une femme rayonnante quand maxime rentre du travail.
Je me disperse dans tous mes rôles, sans exceller dans aucun d'eux
Les seules heures que j'ai pour moi sont celles qui m'éloignent de la maison pour les reportages, une fois par semaine. Elles sont un moment défini, où Maxime est là pour garder les enfants.
Et il prend ce rôle avec tellement plus de facilités que moi, que je dois négocier avec mon inconscient pour lui faire remarquer que "Non, je ne suis pas vexée de cette constatation" mais plutôt que "Oui, je suis tellement heureuse d'avoir trouvé l'homme parfait pour moi, qui en plus s'avère être un super-Papa"
Beautiful Reminders of
De la beauté de notre été.
Alors, comme une lutte par le beau, je jonche les sentiers de notre été, avec imperfections, mais avec leurs mains dans la mienne.
Et je fige ces souvenirs bien au chaud dans tout mon moi.
Je peine à trouver un équilibre dans le présent
Je sais qu'il ne reste plus pléthore de moments avec eux. L'été est bientôt fini et je songe à comment je l'ai rempli et comment j'aurais pu mieux le faire.
Je pense au temps qu'il reste, comment je peux rectifier le tir.
Vite, vite, en profiter avant qu'il ne soit trop tard. Et plus cette tension du "bientôt fini" est là, plus le présent me coule entre les doigts.
dans mon conflit impérial et ma course contre le temps
Je termine finalement le post scriptum de ma lettre à moi-même
le message pacificateur
Celui qui me glisse dans l'oreille que j'ai fait de mon mieux avec les outils que j'avais à ce moment-là.
Celui qui me rappelle que capturer le beau pour balancer l'inconfort, est un signe d'espoir et sert de trésor.
Parce qu'après tout le patrimoine de leur enfance est sous nos yeux pour toujours
Et cette prise de conscience dissout d'une seule goutte tous mes sentiments de culpabilités
Ces images me racontent encore
comme j'ai échoué et comme j'ai rebondi
Et surtout comme ils sont beaux dans leur enfance, et à quel point ils, tels qu'ils sont maintenant, me manqueront. Mais qu'on gardera une empreinte témoin de cette période, quoi qu'il arrive, pour des générations
Les derniers bourgeons seront coupés dans leur élan.
Les nuits seront à nouveau plus courtes et les matins teintés d'empressement
Les hautes herbes dorées par les torrents de chaleur retrouveront leurs verts éclatants
Le ciel se videra de ses trop vives clartés
Les pluies nous feront oublier l'odeur de l'été et des bougainvilliers
Septembre est là en guise de transition,
Comme pour adoucir la nostalgie des beaux jours,
Et nous offre encore, pour quelques temps seulement, cette amère illusion
Que l'été durera toujours.
COMMENTS
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AliZé ! Je ne connaissais pas ton site, encore moins ton blog. Mais quelle merveille ! Quelle douceur pour les yeux, quel apaisement pour l’ame ! Ce texte souvenir de l’ete est magnifique, jE suis sous le charme.
Merci, tellement, Virginie! Tu sais que tu fais partie des personnes que j’ai envie de rencontrer en vrai! Et de prendre dans mes bras.
Un jour je le ferai… :-)<3
J’adore ❤️ Tes mot, tes images, tes enfants ❤️
Merci infiniment Meri! Et toi, tu sais que j’adooore ta petite famille aussi!
J’ai pas les mots….enfin ils sont au fond de ma gorge mais ils ne sortent pas.. ils se sont transformés en gros sanglots.. ils se sont transformés en une émotion indescriptible… tes mots Alizé…tes mots…ils sont à l’image de ta famille : splendides…
Merci infiniment Ludivine pour ton joli retour spontané et plein d’émotions… Il ve ma droit au coeur. Et… tu m’as fait verser des larmes…
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OOoh, tu m’as fair Pleurer Alize, c’est si beaU et je ressens tellement la meme chose… bravo et merci pour tes mots
Merci infiniment mon Anabelle! <3